Une approche spatiale pour analyser l’insécurité alimentaire dans le département du Nord-Ouest d’Haïti

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Date
Dec 2022
Cette étude présente une analyse de l’insécurité alimentaire et de ses facteurs sous-jacents dans le département du Nord-Ouest en Haïti. Ce département est l’un des plus vulnérable et le plus touché par l’insécurité alimentaire en Haïti, avec 55 % de la population ayant besoin d’une assistance urgente (IPC 2022). L’aide du Cadre intégré des phases de la sécurité alimentaire (IPC) et du Cadre de sécurité alimentaire (BID 2018) de la Banque Interaméricaine de développement (BID), cet article présente une analyse géo-spatiale, complétée par un examen d’autres facteurs socioéconomiques, pour donner un aperçu de ce qui aggrave cette crise alimentaire et des domaines les plus urgents à traiter. Les résultats montrent que le déclin de la production nationale - qui a été entravée par des infrastructures et des financements inadéquats, l’insécurité et les catastrophes naturelles - s’est produit parallèlement aux perturbations de la chane d’approvisionnement internationale, affectant les importations conjointement avec les recettes provenant de laide. L’ensemble de ces facteurs a un effet négatif sur la disponibilité de la nourriture. Les contraintes d’approvisionnement, les restrictions de mobilité, les chocs de prix et les risques pour les revenus durables ont également un impact négatif sur l’accès à la nourriture. Les difficultés d’accès à l’eau potable et aux infrastructures sanitaires, ainsi que le manque de diversité au niveau des régimes alimentaires, entravent également l’utilisation de la nourriture, décrite comme la disponibilité d’aliments de qualité nécessaires pour atteindre un statut nutritionnel adéquat. En outre, la stabilité alimentaire n’est pas garantie en raison des problèmes liés aux dotations naturelles de la région, au manque ou à la faible capacité des infrastructures d’irrigation, à la vulnérabilité aux chocs climatiques, aux fluctuations des prix et à l’insécurité. Sur la base de ces résultats, ce document recommande 23 actions visant à augmenter l’accès aux services de base, à promouvoir une nutrition adéquate, à soutenir une agriculture productive et durable et à accroître la résilience aux chocs et aux fluctuations inhérentes à l’écosystème alimentaire. Plus important encore, le déploiement efficace de ces mesures nécessitera une approche coordonnée à tous les niveaux administratifs de ltatocal et national, en collaboration avec le secteur privé et la communauté des donateurs.